Au milieu des années soixante, des femmes et des hommes, parents et amis de personnes handicapées mentales se sont réunies pour partager une même volonté: faire vivre parmi nous et avec nous des personnes dites « débiles ». Ils avaient montré, en créant 10 ans plus tôt, le Centre Educatif et d’entrainement au travail « La Glanée » en Seine et Marne, que l’on pouvait éduquer ces personnes qui étaient classées non éducables ou semi-éducables, qu’elles étaient humaines totalement, qu’elles étaient nos semblables, nos frères en Christ.
Ces pionniers étaient convaincus que le combat pour la reconnaissance de l’humanité des ces personnes serait permanent, que l’intolérance à l’égard de ceux qui étaient différents, qui ne possédaient pas les moyens de communication privilégiés par la société se dresserait sur leur chemin.
Si l’intolérance pouvait être vaincue et là où elle serait, les personnes handicapées mentales ne seraient plus rejetées de la communauté humaine, elles y apporteraient tous les talents dont elles disposent, elles prendraient place dans les échanges matériels et spirituels qui font une civilisation.
Ce qui apparaissait alors comme une utopie allait produire une aventure humaine jalonnée de réussites et d’échecs, de joies et de peines. Portée par le foi, l’espérance et l’amour du prochain, l’utopie d’hier est devenue réalité.